Cathédrale considérée comme la plus représentative de l'art gothique français, dont la construction débuta en 1145. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979

Au XXe siècle, Chartres est un marqueur important de leur attachement à leur nouvelle foi pour les intellectuels nouvellement convertis au catholicisme : en 1898, Joris-Karl Huysmans publie « La cathédrale », deux ans après l’avoir visitée. L’ouvrage mêle itinéraires artistique et spirituel et remet la cathédrale au goût du jour. Elle s’inscrit dès lors dans l’itinéraire de nombreux convertis, comme le couple Maritain qui l’explore pendant trois jours avant leur baptême en septembre 1905. Comme pour Huysmans et son alter ego dans « La cathédrale », la cathédrale est pour eux une « maîtresse de théologie, d’histoire sainte et d’exégèse » (Jacques Maritain, « Carnet de notes », Desclée de Brouwer, 1965, page 199). De nombreux convertis écrivent donc des récits sur la cathédrale comme le constate l’historien Daniel-Rops : « On dirait que d’avoir été un jalon historique […] elle réalise en elle, mi-romane, mi-gothique, l’intention la plus émouvante qu’un chrétien sache, celle d’établir un lien entre les générations mortelles, d’être le témoignage de la fidélité ; Ceux-là le savaient bien dont nous associons les noms au souvenir de ses pierres, qui ont chanté sa gloire en maintes pages : Huysmans, Péguy, Psichari, René Schwob, que sont-ils venus demander à ses voûtes, sinon la certitude d’une route reprise, d’une obédience retrouvée ? […] C’est la basilique des retours, des conversions, l’abri des âmes qui se cherchent, et qui, par-delà les cloaques du pêché, les fourrés de l’intelligence, les reniements paternels ou même par-delà le refus historique d’un peuple, arrivent, dans ce silence des verrières, à ressaisir ce fil qu’ils avaient pu croire brisé. » (Daniel-Rops, « Trois images de grandeur », Paris, La Colombe, 1944, pages 18-19.)