Schwob, René (1895-1946)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Schwob, René (1895-1946)

Autres formes du nom

fre René Schwob
fre Schwob, René Félix
fre René Félix Schwob

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Schwob

Prénom(s)

fre René Félix

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

19 avril 1895
1895-04-19

Date de mort

fre 27 janvier 1946
1946-01-27

Lieu de naissance

Lieu de décès

Portrait, représentation de la personne

Profession / Activités

fre Ecrivain

Reprendre la forme retenue

fre Schwob, René (1895-1946)

Description

René Schwob (1895-1946) est un écrivain et critique d'art français d’origine juive converti au catholicisme. Il fut en contact avec de très nombreuses personnalités du monde des lettres et des arts (Jacques Maritain, Emmanuel Mounier, Samivel, André Gide, Valéry Larbaud, Marie Laurencin, Céline, Jeanne Bergson, Chagall, Andrée Viollis, etc.)
Né dans une famille juive d'origine alsacienne installée à Paris, il abandonne rapidement la pratique des rituels religieux par manque de foi. En 1914, il s'engage dans un régiment d'infanterie, qui est rapidement décimé en septembre, alors qu'il est lui-même gravement blessé, blessure qui le fait souffrir toute sa vie. Après la guerre, après un passage dans l’industrie, à Strasbourg, il se présente au concours du commissariat de la marine, fait pendant un an son stage à Brest, puis part en Extrême-Orient. En 1926, il est rapatrié en France à cause de sa blessure de la guerre, et lors du voyage, contracte une pleurésie. Il s'engage à devenir catholique s'il échappe à la mort. Il est baptisé en novembre, mais sa quête ne s'achève pas avec ce baptême, car la véritable adhésion aux dogmes essentiels et la grâce lui manquent. Après avoir subi une opération importante, il s'isole au pays basque. Il entre dans la pratique des confessions et des communions quotidiennes pour atteindre non pas seulement la volonté de croire mais le bonheur de croire, la Révélation de la nature divine. Sa révélation passe par l'Eucharistie.
De retour à Paris après cette conversion, il écrit des ouvrages d'art : « Le Portail royal » sur la cathédrale de Chartes ou « Les Profondeurs de L'Espagne », sur les œuvres de Greco, de Goya ou du Tintoret. Il voyage à Lourdes, en Terre sainte en 1933 et 1934, puis à Rome, chaque lieu étant une étape de son « Itinéraire d'un Juif vers l’Église » qu'il retranscrit dans ses nombreux récits autobiographiques. Dès 1933, il souhaite entrer dans les ordres et alterne, entre ses voyages, des séjours dans sa maison de Vence et au couvent de Passe-Prest à Saint-Paul-de-Vence. Mais la défaite de 1940 ne lui permet pas de réaliser son projet de suivre le séminaire et de devenir prêtre. En 1942, lorsque le sud de la France est lui aussi occupé par les Allemands, il trouve refuge avec l’aide et la protection de l'évêque de Nice, Mgr Rémond, au sanatorium du clergé du Thorenc, sous l’habit et sous le nom de l’abbé Sorbier. Il se soumet à la vie de séminariste « avec une discipline et une ponctualité admirables », devait dire Mgr Rémond, qui ajoutait : « Sa vocation s’affirma chaque jour davantage. Seule la maladie l’empêcha de recevoir les ordres. » Après la libération, en juin 1945, il entre en clinique à Nice, puis à Toulon où il subit plusieurs opérations. Le 27 janvier 1946, il meurt à Vence après avoir été ordonné la veille par Mgr Rémond.

Collections

Relation(s)

Ami

Comme de nombreux convertis juifs du début du XXe siècle, René Schwob grandit dans une famille éloignée de la foi juive (même si au moment où lui-même se convertit au catholicisme, sa mère Jenny Schwob se convertit au judaïsme, c’est-à-dire retourne à la foi juive). C’est sur le champ de bataille où il est laissé gravement blessé en septembre 1914 qu’il a une révélation : « En 1914, je crus distinguer, pendant une bataille, une voix me dire cette inoubliable parole : « Tu seras sauvé, si tu m’aimes. » Comme il m’était impossible d’admettre qu’il pût s’agir d’un autre salut que celui de mon corps, par orgueil encore, et par bonne foi, je refusai d’incliner ma pensée, si bien que, pendant douze ans, cette mystérieuse parole me poursuivit sans que je consentisse à m’y rendre. J’étais dans une parfaite inconnaissance de toute réalité spirituelle. Tel j’étais, tel je me glorifiais d’être. » (« Note sur le mort », dans « Moi, Juif : livre posthume », 1928, page XV). En 1922, il réclame une première fois le baptême, mais sans conviction et il lui est refusé. En 1925, au Japon, il rencontre Paul Claudel, à qui il fait part de ses difficultés à trouver la foi et face aux dogmes qu’il juge absurdes : à Saïgon, où il assite dans une église à la récitation du chapelet, il s’étonne de cette morne répétition sotte et quitte l’église ne riant, de même que l’année précédente à Vérone, assistant à une messe, il n’y avait vu qu’une comédie. Lors de son rapatriement en France en 1926, proche de la mort après avoir contracté une pleurésie, il songe à nouveau au baptême et écrit sa confession. Un prêtre monte à bord à Colombo mais lui refuse à nouveau le baptême, l’encourageant à parachever son instruction une fois arrivé en France. Il jure alors de devenir chrétien s’il guérit. En France, après de nouveaux obstacles, il reçoit le baptême en novembre 1926, malgré une foi encore absente ; dans les mois qui suivent il découvre l’Eglise, le Christ et la grâce et à Pâques 1927, son journal se clôt sur les mots d’un converti : « Religion non de la souffrance, mais de la joie. Religion de la joie difficile et qui exige de la volonté de l’homme qu’elle soit égale à son destin. »

Il a écrit de nombreux récits autour de cette conversion, où il décrit son rejet du judaïsme incapable de répondre à sa quête : « [L’]inaptitude [de la religion juive] à un développement spirituel vivant suffit à me persuader qu’elle est morte. » (« Itinéraire de l’incrédulité de la foi », dans « La Vie Intellectuelle », tome XXXV, numéro 3, 10 mai 1935, page 373) ; « le judaïsme n’est plus une religion » (« Moi Juif », 1928, page 347). Outre la quête spirituelle, il est en dégoût de lui-même du fait de son homosexualité — « Le converti, ce n’est pas un homme qui cesse de se connaître. C’est celui qui ne peut plus ne plus voir en lui la trace du péché ; ni cesser d’éprouver, à cause d’elle, une féconde horreur de soi ». Mais cette quête spirituelle en tant que juif prend une tournure politique, comme le note le Cardinal Baudrillart à qui il rend visite 1918 : « Je reçois la visite de M. Schwob, israélite, accompagné de M. de Kerautz. C’est un cousin du nouveau directeur de « L’Eclair » ; il veut travailler à mettre fin à l’antisémitisme et à l’anticléricalisme » (Alfred Baudrillart, « Les Carnets du Cardinal », édité par Paul Christiophe, Le Cerf, 1994, page 829). En mêlant antisémitisme et anticléricalisme, René Schwob cherche à dépasser les divisions de la France et lie la « question juive », c’est-à-dire la question politique de l’intégration des Juifs dans la nation, à la conversion des Juifs : « La question juive est spirituelle, et la haine ne peut pas la résoudre » (« Itinéraire de l’incrédulité à la foi », page 374). L’Eglise est pour lui l’héritière de Jérusalem et la réalisation d’Israël, et ainsi la « question juive » doit se résoudre dans la conversion des Juifs qui n’est pas une trahison puisque l’Eglise est juive : « Par son organisation admirable, par son gouvernement, par son corps, assurément l’Eglise est romaine. Par sa doctrine, par sa Tradition et par sa Liturgie, c’est-à-dire par son âme essentielle, par sa vie profonde, elle est juive » (« Moi Juif : Livre posthume », page 286). C’est dans sa conversion et son entrée dans l’Eglise qu’il honore selon lui sa judéité : « Oui ! c’est l’explication chrétienne qui me rendit dans son plein jour à la légitime fierté de ma race. » (« Itinéraire de l’incrédulité à la foi », page 373).

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